D'âpres négociations et des premières initiatives d'envergure : on a dressé le bilan de la première semaine de la COP28 à Dubaï

Un temps mort avant le second round. Après un sommet réunissant les dirigeants du monde entier et plusieurs jours de négociations, les délégations présentes à la COP28 de Dubaï font une pause, jeudi 7 décembre. En une semaine, de nombreux accords ont déjà été signés aux Emirats arabes unis et les débats font rage sur le sort à réserver aux énergies fossiles. Franceinfo dresse un premier bilan, avant une deuxième semaine tout aussi intense pour aboutir à un accord final qui devra être signé par 198 parties (197 pays + l’Union européenne), mardi 12 décembre.

La mise en œuvre du fonds “pertes et dommages” adoptée 

Une première avancée applaudie, dès le premier jour de cette 28e conférence des Nations unies pour le climat. Les Etats participants se sont entendus, jeudi 30 novembre, sur le lancement du très attendu fonds “pertes et dommages” destiné à aider les pays vulnérables à faire face aux conséquences de plus en plus coûteuses et dommageables des catastrophes climatiques. Créé en 2022 lors de la COP27 de Glasgow (Ecosse), il lui manquait un cahier des charges, un organisme-hôte et surtout des fonds. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué la concrétisation de cet “outil essentiel pour la justice climatique”, selon son porte-parole.

Les délégations présentes à Dubaï ont enchaîné avec des engagements financiers, qui s’élèvent à plus de 655 millions de dollars, selon un décompte du Natural Resources Defense Council. Les Emirats arabes unis, l’Allemagne, l’Italie et la France ont chacun promis jusqu’à 100 millions de dollars ou d’euros. Les Etats-Unis ont, eux, été critiqués pour la faiblesse de leur engagement (17,5 millions de dollars, soumis à l’accord du Congrès américain). Ces montants ne sont toutefois qu’une mise de départ pour tester les premiers pas du fonds et ils restent largement inférieurs aux 100 milliards de dollars par an que certains pays en développement – historiquement les moins responsables du réchauffement – ont réclamé.

Le sort des énergies fossiles âprement discuté

La bataille pour obtenir un accord final de la COP28 avec des objectifs de “réduction”, voire de “sortie” des énergies fossiles a bien commencé à Dubaï. Les deux options apparaissent d’ailleurs dans le premier projet d’accord. “C’est plus ambitieux que tout ce qui a été mis sur la table durant la COP27, donc le fait même de l’avoir parmi les options est un grand pas en avant”, a salué Lola Vallejo. Mais la deuxième option a déclenché d’importantes levées de boucliers. Jusqu’au président émirati de la COP28, Sultan al-Jaber. Celui qui est également patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc a prononcé, dimanche 3 décembre, une phrase très polémique (et réfutée par la communauté scientifique) : “Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C.” 

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